Titre: Doomboy
Auteur: Tony Sandoval
Editeur: Editions Paquet
Collection: Calamars
Date de publication: Septembre 2011
D est jeune, passionné de musique. Il va inventer le doom métal, il le sait. Quelque chose de plus pesant et oppressant que le Heavy Metal. Mais entre deux mauvaises passes, D apprend la mort de sa petite amie. Il va devoir vivre avec ça, et sa musique en ressortira changée.
Benjamin, le responsable de la Librairie Glénat, est un libraire comme on aimerait en rencontrer souvent. Il est capable de vous comprendre, et de vous proposer des lectures hors de vos habitudes, qui pourtant vous plairont à coup sûr. Il me fait souvent le coup, avec les lectures surprises, et c’est encore le cas avec Doomboy. Jamais je n’aurai eu l’idée de regarder cet album, et pourtant, je suis complètement conquis.
L’histoire proposée dans Doomboy est extrêmement fine, très profonde, et complètement poétique. Le thème central, c’est comment on vie après la perte d’un être cher, comment on fait son deuil, mais ce n’est jamais pesant. Au contraire, le ton est d’une légèreté qui nous invite à rejoindre dans les nuages ces calamars en migration ou ces chevaliers en bataille (vous comprendrez à la lecture). Dans un subtil équilibre entre les mots et les images, Tony Sandoval nous emporte dans sa réflexion. Il nous fait partager la douleur de D, sans jamais abuser de formules pesantes ou entrainant l’histoire dans le pathétique. Malgré les couleurs sombres qui accompagnent le dessin, c’est brillant. Mais Sandoval ne se contente pas de ce thème. Dans une cohérence qui ne se met jamais en doute, il nous parle d’homosexualité, d’amitié, de création. Autant de petits fils qui viennent soutenir celui de l’intrigue globale et le renforcent.
Graphiquement, l’auteur est tout aussi captivant. La couverture est un bon résumé de toutes ses capacités. Car si les premières pages apparaissent comme simples, il nous réserve quelques surprises, qui me font l’effet d’un bon riff qui déchire sur une mélodie plaisante, pour faire un parallèle avec le scénario. Des moments de bravoure qu’on n’oubliera pas. Je pense tout particulièrement à sa mise en scène de l’orage, mais pas que.
Doomboy est donc pour moi une excellente surprise, un petit moment de ravissement, lorsque scénario et dessin entrent en parfaite résonance, comme un groupe de musique jouant en parfaite harmonie. Osez venir découvrir D.
Ils en ont parlé: Soupe de l’espace, Actua BD, D’une berge à l’autre, Angles de vue.
Belzaran Il y a 2 ans
C’est marrant, je n’entends que dire du bien de cette BD. Mais en la feuilletant, ça ne m’a pas donné envie plus que ça.
Yaneck Chareyre Il y a 2 ans
Je pense qu’il faut se laisser prendre dedans. Ca monte crescendo, il ne faut pas le prendre en feuilletant je pense.
jerome Il y a 2 ans
Comme tu dis, une bien belle surprise, tout en finesse et en poésie.
PG Luneau Il y a 2 ans
Vous m’intriguez! Mais sur les planches que tu montres, le texte semble être en anglais! Est-ce le cas?? Tu n’en fais pas mention nulle part!
Yaneck Chareyre Il y a 2 ans
Non non, c’est publié en français, pas de soucis. Et j’espère bien que je t’intrigue suffisamment pour te donner envie d’aller y jeter un oeil ^^
benjamin Il y a 2 ans
Yeah ! Content que cela t’ai plu !!
Yaneck Chareyre Il y a 2 ans
J’ai un libraire compétent ^^
Lunch Il y a 2 ans
J’adore Sandoval mais j’ai trouvé quelques petites choses à redire à la construction de cet album, qui reste bon dans l’ensemble malgré tout (mais pas à la hauteur d’un Cadavre et le Sofa).
Yaneck Chareyre Il y a 2 ans
Tu as trouvé quoi à redire? Tu l’as chroniqué je crois? Mais c’est bon d’apprendre qu’il y a meilleur encore.
Lunch Il y a 2 ans
Oui, je l’ai chroniqué le mois dernier 🙂
Je trouve que certains passages, notamment les interventions de Mina, sont de trop et surtout qu’ils coupent le rythme du récit. Je trouve aussi que Tony Sandoval s’éparpille un peu dans sa
narration parfois, ou n’approfondit pas assez ses personnages secondaires, notamment la grande baraque. L’homosexualité est survolée alors qu’elle aurait pu avoir plus de force avec un personnage
plus fouillé.
Yaneck Chareyre Il y a 2 ans
JE vois ce que tu veux dire. Je suis plus resté moi dans un élan, une ambiance, un feeling.
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