Titre: Construire un feu
Auteur: Christophe Chabouté
Editeur: Vents d’Ouest
Date de publication: Septembre 2007
D’après la nouvelle de Jack London.
1896. L’annonce de la découverte de filons d’or dans le Klondike, une région du Nord du Canada, envoi des milliers d’américains sur les routes glacées du grand nord dans l’espoir d’y faire fortune. Mais le chemin est difficile, extrêmement, avec ses températures extrêmes en hiver, et la neige qui recouvre la misérable piste existante. Mais pour qui arrivera finalement au Klondike, le pire ne sera pas forcément encore atteint.
Recommandé par plusieurs lecteurs de confiance ici-même, je n’ai pas tardé à me procurer cet album de Chabouté, auteur extrêmement bien représenté en bibliothèque à Grenoble. Malheureusement, ce ne sera pas pour rejoindre un concert de louange que j’écris aujourd’hui. Il manque une chose essentielle à ce récit: une histoire. Il y a une situation, un homme isolé seul dans l’hiver nord-canadien avec son chien, mais il n’y a pas d’histoire. 64 planches pour se contenter d’illustrer une situation, c’est long. Je l’aurai accepté sans aucune espèce de soucis, si il y avait eu 64 pages de plus pour développer une histoire. Mais là cet homme, il ne m’intéresse pas moi. Pourquoi en serait-il ainsi? On ne sait pas qui il est, rien n’est fait pour nous permettre d’entrer en empathie avec lui… Ou alors si, s’il faut être en empathie avec l’être humain. Mais ce n’est pas un propos propre à Chabouté, qui d’ailleurs, se fait plaisir en nous présentant l’homme comme un con. Excusez le terme, mais il n’y a pas plus adapté. Incapable de suivre les conseils des anciens à cause de son orgueil démesuré, il fait ce que toute personne intelligente sait à l’époque comme suicidaire: partir seul par -40° dans la neige. Et même son chien le laisse tomber, et i lest précisé que seuls les coups donnés par le passé le faisait rester avec l’homme. Cela, c’est fidèle à Chabouté. Alors l’empathie avec l’espèce humaine, je n’y crois pas un instant. Mais du coup, entre la description négative, et l’absence de réelle histoire, pourquoi s’intéresser à cet homme? Je ne comprends pas le propos de l’auteur. Je ne comprends pas l’intérêt de cet album, en dehors d’une éventuelle vision pessimiste de l’homme.
Graphiquement, je suis très satisfait du choix de l’auteur de s’accompagner de couleurs. Même si paradoxalement le ciel n’est que gris, le marron du manteau, le rouge du feu, accompagnent fort bien le noir et blanc habituel de Chabouté. Plus blanc que noir, d’ailleurs, mais vous vous en doutez sans doute vu le thème de l’album.
Déception pour moi, donc, car je ne suis pas rentré du tout dans l’album. N’y trouvant rien de plus qu’un crachat lancé à la tête de l’homme, sans réel fond, sans réflexion, je me sens un peu floué. Et même si l’auteur avait voulu mettre en scène la difficulté de la survie dans ces milieux hostiles froids, d’autres ont sur le faire avec nettement plus d’efficacité. En ne se contentant pas d’une situation, mais en développant bel et bien une histoire. Chabouté n’a qu’une moitié d’album, dans le cas présent.
Ils en ont parlé: Planète BD, Biblioallie, Lisezjeunesse.
PG Luneau 20/10/2011 22:51
Déjà que Jack London m’a toujours laissé «de glace» (!!! Tiens! Je fais des gags sans même le vouloir!!), et idem pour Chabouté, il est clair que cet album n’est pas pour moi… En fait, ce titre a
un seul point positif, à mon sens : c’est qu’il m’a permis d’avoir un point bien à moi lors de ton dernier quiz!!