Mon dernier jour au Viet-Nam (Semaine Grands Auteurs)

Mon-dernier-jour-au-Viet-Nam

Titre: Mon dernier jour au Viet-Nam
Auteur: Will Eisner
Editeur VF: Delcourt
Editeur VO: Dark Horse Comics
Date de publication VF: 2001

Will Eisner a pendant plusieurs années dessiné pour l’armée américaine, dans un journal destiné à apprendre aux soldats les vertus de l’entretien préventif de leur matériel. Pour mener à bien cette mission, d’abord en service militaire, puis sous contrat civil, Will Eisner a pu se rendre auprès des unités combattantes en Corée puis au Viêt-Nam. Ces anecdotes qu’il nous narre sous véridiques, et montrent toute l’humain, à la lumière de la guerre. Dans ses bons, comme dans ses mauvais côtés.

Un album de grande classe. Un peu court à mon goût, mais pour le reste, Will Eisner propose un travail de qualité. Son trait est toujours parfaitement expressif et précis, mais ce sont surtout ses histoires qui sont à retenir, leur propos global notamment. Will Eisner trace des portraits de pauvres gars emportés dans la guerre, avec la mort comme partenaire. Il montre toute l’ignominie des guerres, qui se font toujours au détriment des hommes, quel que soit le camp. Mon histoire préférée est celle qu’il consacre aux journalistes, pendant la guerre du Viêt-Nam. Il les présente déjà comme une nuée de parasites tout juste bons à commenter bien planqués à l’arrière du front (les USA ont résolu cette question aujourd’hui, mais je ne suis pas certain que le journalisme en ressorte grandit, avec les reporters « embedded », en immersion parmi les troupes), mais en plus, comme aveugles aux souffrances individuelles. Il manque malheureusement une date, à cette histoire, car il me semble que les journalistes américains ont fini par devenir bien plus concernés par les morts, et que c’est aussi ce qui a conduit au retrait américain. Le seul manque de cet album, c’est peut-être celui-là, un peu plus de contextualisation, pour appréhender les moments où se passent certaines histoires. Un bon travail est fait en introduction, mais in situ, quelques dates et lieux n’auraient pas été de trop.

Je chipote, comme aime à le faire ce cher PG Luneau, mais j’ai vraiment apprécié cet album. Eisner fait le boulot, comme aime à dire les américains, et nous livre un album intelligent et réflexif. Que demander de plus, finalement?

Ils en ont parlé: BD Sélection, Coin BD,

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3 réflexions sur “Mon dernier jour au Viet-Nam (Semaine Grands Auteurs)

  1. PG Luneau Il y a 2 ans

    En tant que chipoteur de première, je trouve que tu me talonnes pas mal!! 😉 Mais j’ai une hypothèse pour ce qui est de la lacune que tu soulèves : peut-être a-t-il fait exprès de ne pas mettre de
    date, pour souligner l’intemporalité de ces misères humaines? Pour mieux marquer le fait que les souffrances vécues sont les mêmes, toutes aussi horribles et vaines les unes que les autres, qu’on
    soit au début d’une guerre moyen-âgeuse ou à la fin de la guerre de Corée??
    Chose certaine, il serait grand temps que je lise un album d’Eisner. J’aimais bien le Spirit, que j’ai lu un peu, étant jeune, dans de vieux magazines Tintin, si ma mémoire est bonne. Tu ravives
    mon intérêt pour ce grand bédéiste américain. Merci!

  2. Yaneck Chareyre Il y a 2 ans

    Interprétation intéressante, merci à toi. Et je te recommande Le Complot, d’Eisner, une oeuvre importante

  3. Bonjour Yaneck,
    Cet album a l’air très bien effectivement.
    En tout cas, il entre dans le challenge Vietnam, si ça t’intéresse de l’y mettre.
    Bonne journée.

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