Titre: Asterios Polyp
Auteur: David Mazzucchelli
Editeur: Casterman
Asterios Polyp est un architecte extrêmement réputé, titulaire d’une chaire d’architecture dans une grande université américaine. Le jour où son appartement prend feu, touché par la foudre, il se décide à laisser ses pas le guider, à réfléchir différemment sur sa vie. Ce sera l’occasion pour lui de se pencher sur son enfance, son mariage raté, et ses relations aux autres.
D’ordinaire, lorsque Benjamin me confie un album en fin de semaine pour le lundi, je n’ai aucun mal à réaliser une chronique que j’espère toujours de qualité. Avec Asterios Polyp, cela n’a pas été possible. J’avais lu l’album dimanche soir, mais au moment de commencer la rédaction de cette critique, j’ai bloqué. Un sentiment de ne pas être prêt à écrire, qu’il me fallait reprendre l’album, car j’avais forcément du rater des choses. Il doit faire plusieurs centaines de page, cet album… Difficile à dire, elles ne sont pas numérotées. Il y a de nombreux chapitres, des flash-backs, des périodes qui se croisent, et au final, je crains de ne pas être à la hauteur d’un ouvrage que je perçois (car je n’ai pas encore commencé à l’analyser, même dans ma tête alors que j’écris ces lignes), comme doté d’une richesse incroyable. On pourrait dire que j’ai un peu peur devant l’ampleur de la tâche à accomplir.
Quelques mots sur le dessin, peut-être, d’abord, afin de continuer à ne pas parler de l’essentiel. C’est un trait extrêmement simple qui est proposé. Le but n’est pas de recopier la réalité à l’identique, mais sans doute de l’interpréter à la guise de l’auteur. Il prend manifestement plaisir à mélanger des styles, des techniques graphiques, qui au premier coup d’œil pourraient donner une sensation de fourre-tout, mais qui s’avèrent finalement toujours appropriées. Ce n’est pas un dessin facile à appréhender, surtout sur un aussi grand nombre de pages.
Voilà, j’ai fait le tour du problème, il ne me reste plus qu’à m’y atteler (Quelques jours auront passé encore entre ces différentes lignes).
Voilà un ouvrage d’une richesse incroyable. Il parle de fraternité (au sens premier du mot), d’art, d’amour, de la construction des USA, de musique, de remise en cause… Il se découpe en courts chapitres, qui pourraient donner l’illusion d’un joyeux bazar, mais qui représentent différentes étapes du parcours d’Asterios Polyp. Fondamentalement, je pense que cet album parle de remise en cause. C’est l’intrigue principale. Asterios Polyp fait le point sur sa vie et sur les choix qu’il a fait. De par ce choix, les flash-backs se justifient pleinement, et ne s’avèrent pas des digressions, comme je l’ai pensé initialement. Le personnage part de son enfance, jusqu’à la quarantaine d’années qu’il doit avoir au début du livre, et fait un point méthodique sur ce qu’il a pu vivre. D’ailleurs, nous avons au début de l’album mon seul vrai regret. Il démarre sur le fait que Polyp a perdu son frère jumeau à la naissance, et Mazzucchelli le représente sous le forme d’une silhouette en pointillé qui suit sans cesse le héros. Je regrette que l’auteur ait rapidement cessé d’utiliser cet élément. Je doute que Polyp ait réglé cette question aussi rapidement, et je trouve (mais c’est mon côté amateur de psychologie), que cela aurait pu constituer un fil rouge très intéressant. Tel n’a pas été le choix de l’auteur, mais cela n’enlève pas la grande qualité de cet album.
Et puis j’aime la conclusion, de cette histoire. J’aime voir Asterios et Hana se retrouver, j’aime les voir se compléter dans leurs paroles, ce qui n’arrivait jamais quand ils vivaient ensemble. Et j’aime la dernière case, tout en pieds de nez à la vie, comme si le destin venait dire à Polyp « dommage, tu n’as pas cru en moi », mais moi je te tenais dans mes plans. C’est très fort. Et surtout, cela montre vraiment comment David Mazzucchelli contrôlait parfaitement le déroulement de son histoire, du début à la fin. Pas de place pour le hasard, malgré les apparences trompeuses.
Je vais m’en tenir là, parce qu’il faut que je rende l’album, quand même. Je suis impressionné par sa richesse, par la façon qu’il a eu de m’emporter alors qu’initialement, je sentais cette lecture comme une gageure. Epais, dessin spécial, thème inconnu pour moi… Mais pourtant l’auteur est parvenu à m’attraper et à me dire « reste là je vais parler à ton intelligence. » Juste impressionnant.
18/20
marie 15/11/2010 07:37
j’aime beaucoup ta chronique, et surtout, j’adore ta phrase de conclusion (je pensais même que c’était une citation, mais en fait, elle est juste de toi…bravo!)
Yaneck Chareyre 15/11/2010 07:59
Merci mon coeur ^^
Benjamin 16/11/2010 10:19
C’est un grand grand album, dont on se souviendra longtemps je pense. En tout cas je suis très heureux de te l’avoir fait lire et qu’il t’ai plu !!
Le seul point où nous sommes en léger désaccord ce serait au niveau de l’utilisation de « l’ombre » du frère en pointillé. Je ne trouve pas que ce procédé fonctionnerait vraiment sur la durée,
d’autant plus que le frère est tout de même extrêmement présent et ce sous différente forme.
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