Gen d’Hiroshima tome 1 (Semaine manga)

Série: Gen d’Hiroshima
Tome: 1
Auteur: Keiji Nakazawa
Editeur VF: Vertige Graphics
Editeur VO: Last Gasp

Vivre au Japon pendant la Seconde Guerre Mondiale, c’est difficile. Mais vivre au Japon à cette période, quand on est enfant, avec un père pacifiste, c’est juste insupportable. Gen Nakaoka est cet enfant. Avec ses frères et soeurs, avec ses parents, il tente de vivre du mieux qu’il peut, alors que la nourriture se fait rare, en ces années 1944/1945., et que toute la société japonaise conspue les « lâches » et « traîtres » pacifistes. Sans qu’ils ne le sachent tous, les Etats-Unis ont lancé un compte à rebours qui changera leur vie à tout jamais.

Manga de référence, indéniablement, sur cette période de la seconde guerre mondiale. Rien d’étonnant à ce qu’il soit préfacé par le grand Art Spiegelman.
Sous couvert de présenter la vie quotidienne des Japonais pendant la guerre, Keiji Nakazawa va beaucoup plus loin. Il peint le portrait du Japon militariste, endoctriné et jusqu’au-boutiste, celui-là même qui, officiellement, décidera Truman à utiliser la Bombe Atomique. Le père de famille, qui lui a tout compris, se retrouve dans une position insupportable. Toute la société pèse sur lui pour lui faire payer ses positions et les défaites du Japon. Il ne fait pas bon avoir raison contre tout le monde, et avant tout le monde.
Et puis vient l’explosion de la première bombe atomique, sur Hiroshima. La menace pèse sur tout le recueil, et s’abat implacablement à la fin. Nakazawa ne craint pas de mettre tout cela en image. L’explosion, le souffle, mais surtout les conséquences. Les corps atrocement brûlés, les incendies, les gens qui meurent dans d’atroces souffrances… Ma seul question demeure de savoir pourquoi Gen, le héros, n’a pas subit la même chose. Peut-être le sauront nous dans les tomes suivants.
Nous avons là un grand manga. Une histoire simple, mais d’une puissance et d’une richesse exceptionnelle. Il faut découvrir cette série, de même qu’il faut découvrir Maus.

Pour se rappeler des horreurs dont nous autres humains avons été capables.
Et ça, monsieur Eric Zemmour, vous passez totalement à côté de par vos préjugés idiots à l’encontre du manga.