Partie de chasse

Titre : Partie de chasse
Scénariste : Pierre Christin
Dessinateur : Enki Bilal
Editeur : Les Humanoïdes Associés

 

 

Ce n’est pas facile pour moi que d’aborder cette chronique. Il y a, chez moi, une certaine appréhension, mêlée de respect, devant l’œuvre d’Enki Bilal. Je ne serais sans doute pas à la hauteur aujourd’hui, mais tant pis, je vous livre le bilan de ma lecture.

 

Etrange album, que j’ai eu du mal à comprendre, au début. Des hommes se rassemblent, tous issus du bloc communiste, dans les années 80, au début je dirai. Tous sont liés à un vieil homme qui aime à organiser des parties de chasse entre amis. Je voyais mal le lien, même s’il était évident qu’ils étaient tous des hommes d’influence, chacun dans leurs pays.

Je poursuis donc la lecture, essayant de comprendre ce qui se passe. Dans l’ensemble, on suit un jeune communiste français, chargé d’être l’interprète de tout ce beau monde.

Mais à la fin, tout s’éclaire. L’objet de la partie de chasse devient lumineux, et tout le reste, évident. Accrochez vous, si jamais vous vous sentez perdre l’envie de lire cet album, la fin vaut le coup, et nous permet de tout comprendre.

D’autant que l’éditeur présente de courtes biographies pour chacun de ces personnages, qui sont pour la plupart officiels, ce qui contribue encore à nous éclairer.

 

Au-delà de l’histoire, il y a le dessin de Bilal. Toujours aussi précis, toujours aussi impressionnant. Les jeux de couleurs, qu’il réalise lui-même, sont véritablement porteuses d’ambiance, et il n’y a rien de joyeux ou de totalement sombre dans cet album.

Comme l’histoire du communisme en somme. Une histoire faite de gris, mélange de la lumière des nobles idéaux, et de l’obscurité des multiples trahisons qui les ont accompagnés.

Un bon album de Bilal et Christin. Mais ont-ils seulement fait de mauvaises choses, tous les deux ensembles ?